1. Limiter l'investissement sans empiéte 1. Limiter l'investissement sans empiéter sur les priorités
Le Gaec de Kerroch tire parti des anciens bâtiments et construit une nouvelle salle de traite avec un « roto » de 24 places et une nurserie.
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« A chaque installation dans le Gaec, et chaque fois que nous nous sommes agrandis, nous avons réorganisé les bâtiments existants », remarque Gaëtan Le Seyec. À la tête de 80 vaches laitières à Guern (Morbihan) avec ses deux frères, Frédéric et Stéphane, il vient d'investir dans une laiterie, une nurserie, et une salle de traite accolée à la stabulation. « Nous n'avons jamais envisagé la construction d'une structure entièrement neuve car les installations que nous possédons fonctionnent correctement. La ventilation est bonne. » Avec l'augmentation du cheptel, la salle de traite était trop petite. « Il nous fallait 4,5 heures par jour pour traire avec notre 2 x 5 postes. Cela devenait trop astreignant. Nous avons opté pour construction neuve avec un “roto” de 24 places, une nouvelle laiterie et une nurserie. »
ÊTRE AUTONOME À LA TRAITE
L'investissement, réalisé en 2010, s'élève à 280 000 €. Il comprend le bâtiment de la salle de traite, l'équipement de traite, la laiterie et la nurserie divisée en deux parties. L'une pour les veaux jusqu'à 10 jours Le Gaec de Kerroch tire parti des anciens bâtiments et construit une nouvelle salle de traite avec un « roto » de 24 places et une nurserie. d'âge, et l'autre pour les veaux en cases collectives. Le montant est inférieur aux références calculées par le GIE Elevage de Bretagne puisque celui-ci s'affiche à 308 080 € sans laiterie, ni nurserie (*).
« Nous n'avons pas visé les économies à tout prix », assure Gaëtan dont le choix ne s'est pas porté sur une salle de traite en épi ou une TPA (traite par l'arrière) par exemple. La solution du roto ne figure pas parmi les solutions les moins coûteuses du marché. Pour autant, le matériel de traite lui-même comprend peu d'options. « Nous avons un simple décrochage automatique, signale Gaëtan. Nous n'avons pas retenu les fonctions compteur à lait. Notre priorité était de pouvoir traire seuls et de nous absenter facilement. C'est pour cette raison que nous avons éliminé rapidement la solution du robot qui n'offre pas assez de souplesse. Avec le roto, nous avons la certitude de ne pas être dérangés le soir après notre départ de l'exploitation. Ce qui n'est pas le cas avec un robot. »
PROFITER DU DÉNIVELÉ
Autre argument qui a plaidé contre le robot, sa longévité. Les associés n'avaient pas la garantie que celui-ci ne demande pas à être renouvelé au bout de dix ans. Les trois frères, qui adhèrent aussi à la charte Agriculture écologiquement intensive (AEI), souhaitaient que le projet soit facilement évolutif au moins au cours des vingt ans qui viennent. « Pour minimiser les coûts, tout a été optimisé, explique Nicolas Debéthune, conseiller bâtiment à la chambre d'agriculture. Nous avons placé la salle de traite sur le circuit des animaux à l'extrémité de l'aire d'exercice et nous avons profité du dénivelé. » Ainsi, l'utilisation du décalage naturel a permis de limiter les frais de terrassement. Sur le même principe, la laiterie et la nurserie, installées dans le prolongement, ne sont pas de plain-pied. Elles sont décalées de quelques centimètres de manière à coller au terrain et réduire la facture.
UNE SURFACE AU CORDEAU
La salle de traite est tirée au cordeau. « Ce n'est pas la peine de prévoir trop d'espace, précise Nicolas. Cela coûte cher en charpente et en béton au sol. » Résultat, pour abriter le roto d'un diamètre de 11,54 m, le bâtiment mesure 13 m sur 12,8 m. « Pas la peine non plus choisir une charpente trop haute », précise-t-il. La hauteur des murs en béton est réduite à une portion congrue : à peine plus de 20 cm. Le reste est en panneaux (bac acier ou translucides) ou en bardage bois moins coûteux.
Après deux ans de fonctionnement, les associés sont satisfaits de leur investissement. L'ancien espace dédié à la salle de traite est aujourd'hui consacré à l'aire paillée. Il y a 110 places aux cornadis. Une partie de l'espace est encore occupée par les vaches taries. « Si notre effectif augmente dans les prochaines années, l'ensemble de l'aire paillée sera destiné aux vaches en production et nous recaserons les taries dans une nouvelle construction qui ne remettra pas en cause l'existant. » Autre évolution possible, la transformation de l'aire paillée en logettes. « Mais, pour l'instant, cette solution n'est pas envisagée. La formule actuelle fonctionne bien, constate Gaëtan. Avec 650 m2, le troupeau ne ressent pas de pression et les aires bétonnées occasionnent souvent des problèmes d'aplombs. L'aménagement actuel devrait donc encore perdurer quelques années. « Depuis que je me suis installé, nous n'avons jamais regretté nos choix et nous n'avons pas cessé de donner de la valeur à l'existant, cela sans trop grignoter sur le foncier », conclut Gaëtan.
(*) Les fiches sont disponibles sur le site Gie Lait viande de Bretagne.
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